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BLESSURE D'ABUS

  • Photo du rédacteur: Karine Marchandou
    Karine Marchandou
  • 15 sept.
  • 3 min de lecture
Abus de pouvoir et d'autorité
Aujourd’hui, j’avais envie de vous partager un fil rouge que je vois apparaître de façon récurrente dans mon travail : la blessure d’abus.

En tant que thérapeute, il est fréquent d’attirer à soi certaines histoires, certains vécus. Ce n’est pas un hasard. Il y a comme un écho entre nos propres parcours et ce que les personnes viennent déposer dans l’espace de la séance.


Et moi, ce que j’accueille le plus souvent, ce sont des personnes qui, à un moment de leur vie, ont été confrontées à une forme d’abus.


Il existe de nombreuses façons d’être envahi dans son intégrité.

L’abus peut être physique, émotionnel, sexuel. Il peut prendre la forme d’un abus d’autorité, de pouvoir, de victimisation, de confiance, d’argent ou même d’un abus sexuel. Parfois, il est manifeste. Parfois, insidieux. Mais dans tous les cas, il laisse des traces.


C’est une blessure profonde. Elle touche l’espace intime de la personne. Elle abîme la perception de soi, la relation à l’autre, la sécurité intérieure. Et souvent, elle s’accompagne d’un poids silencieux : la culpabilité.


Je remarque que ces personnes partagent presque toutes une tendance à se sentir fautives. Pas de ce qui s’est passé consciemment, bien sûr. Mais quelque part, à l’intérieur, un mécanisme s’est enclenché très tôt. Il dit : “Si c’est arrivé, c’est que c’est ma faute.”Pourquoi ? Parce que c’est parfois la seule manière qu’un enfant trouve pour garder un semblant de contrôle. S’il est responsable, alors il pourra éviter que ça se reproduise. C’est une stratégie de survie.


Et puis, il y a la loyauté. Celle qui empêche de parler, de dénoncer, de “trahir”. L’agresseur est parfois un parent, un proche. Alors l’enfant se tait. Il protège. Il s’oublie.

Plus tard, à l’âge adulte, cela peut devenir une auto-censure. La personne ose à peine exister, formuler un besoin, poser une limite. Elle a peur d’être injuste, de déranger, de devenir abusive à son tour.


Certaines gardent aussi une culpabilité plus difficile à voir : celle liée à l’impuissance. Comme l’antilope qui cesse de fuir la lionne lorsqu’elle comprend qu’elle ne pourra pas s’échapper, une forme de sidération s’installe. Le corps se fige, l’esprit se déconnecte. Et ensuite, on s’en veut. “Pourquoi je n’ai rien fait ?”Alors qu’à ce moment-là, faire quelque chose… était tout simplement impossible.


Les conséquences de cette blessure peuvent se manifester longtemps après les faits :

  • Difficulté à poser des limites claires

  • Peur d’être envahi(e), besoin d’un espace personnel protégé

  • Comportements de soumission… ou de contrôle excessif

  • Hypervigilance : toujours sur le qui-vive

  • Tendance à la dissociation (être “ailleurs” face au stress)

  • Difficulté à recevoir, à être en lien, à se laisser aimer


Mais surtout : une culpabilité omniprésente dès qu’il s’agit de penser à soi, de prendre sa place, de dire non.


Et pourtant…Il est possible de guérir cette blessure.Cela demande un vrai chemin. Pas spectaculaire. Pas instantané. Mais puissant.

Un chemin pour :

  • Apprendre à dire “oui” et “non” en conscience.

  • Nommer l’abus vécu, sans le minimiser ni l’amplifier.

  • Libérer la culpabilité qui ne nous appartient pas.

  • Réintégrer son pouvoir personnel, doucement.

  • Pardonner, non pour excuser, mais pour se libérer du lien.


C’est un processus que j’accompagne avec beaucoup de douceur, de respect, et une immense confiance dans les ressources que chacun·e porte en soi.


Parce que la vie, au fond, ne se résume pas à survivre au passé.Elle peut devenir un espace pour renaître à soi, en vérité.Pas dans l’illusion. Mais dans la solidité d’un lien retrouvé. Avec soi-même d’abord. Et puis, parfois, avec l’autre.


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